La Bataille d’Argentoratum Strasbourg
La bataille d’Argentoratum (Strasbourg) a éclaté en 357 entre l’armée de l’Empire romain d’occident de Caesar Julien et la confédération tribale alamane du roi Chnodomar. Découvrez l’histoire de Strasbourg à travers une bataille mythique où la stratégie romaine a primé sur le nombre de soldats en présence aux abords du camp d’Argentoratum.
Les invasions barbares en Gaule
La bataille d’Argentoratum a deux objectifs : éliminer les incursions barbares dans la Gaule et rétablir une ligne défensive digne de ce nom le long du Rhin. La bataille de Strasbourg n’était pas gagnée d’avance puisque les soldats de Julien ont dû faire face à une armée trois fois plus nombreuse que la leur.
Un ordre de bataille stratégique
Ce qui a fait la différence dans la bataille d’Argentoratum, c’est la formation des troupes romaines sur le terrain. Certes, les soldats d’infanterie sont moins nombreux mais ils ont fait preuve d’une meilleure résistance et d’une plus grande force que les troupes Alamans.
Julien dispose ses troupes de la manière suivante :
- L’infanterie se trouve au centre et sur le flanc gauche sur deux lignes
- La cavalerie lourde (Catafractarii) est en jonction de son aile droite qui est composée d’unités d’infanterie légère combattant au moyen d’une épée, de grands boucliers et de lourds javelots (Scutarii) et d’unités d’archers, fantassins ou cavaliers utilisant un arc (Sagitarii).
Le récit de la bataille d’Argentoratum
Sur l’aile gauche, les premières lignes commandées par Severus préfèrent ne pas prendre le risque de tomber dans une embuscade et décide d’envoyer quelques troupes en éclaireur vers le bois. Effectivement, un détachement alaman était tapis dans l’ombre à l’orée du bois et charge l’aile gauche. Dès lors, Julien et deux cavaliers de sa garde personnelle viennent en support pour tenter de rétablir la situation.
Chnodomar et ses deux mille cavaliers attaquent l’aile droite et réussissent à disperser les Scutarii et les Sagitarii mais ils ne parviennent pas à faire face au Catafractarii. L’infanterie légère qui accompagnent les cavaliers s’infiltrent parmi les romains et éventrent leurs chevaux, une pluie de flèches et de javelots s’abat… Le tribun Boinaubaudes à la tête des Catafractarii est grièvement blessé et tombe de son cheval. Julien rallie ses cavaliers et le chef d’escadron réussit à reformer son unité pour retrouver un semblant d’organisation.
Au centre, l’infanterie romaine fléchit sous l’offensive des Alamans. Julien envoie ses réserves auxiliaires d’élite, gaulois et bataves, pour soutenir la première ligne en difficulté. L’aile gauche finit par progresser sur le terrain. Les Alamans craignent un éventuel encerclement. Plus d’autre solution pour le roi et les nobles Alamans que de mettre un pied à terre et d’aller attaquer les premières lignes. Une brèche se constitue au centre de la première ligne romaine. Julien commande à la légion d’élite des Primani d’avancer et deux unités d’auxiliaires d’élite, les Batavii et les Regii, de soutenir cette attaque. Toute l’armée romaine est transcendée et entonnent le Barritus (rugissement). Julien est partout et prend les décisions qui s’impose au bon moment. Finalement, la percée est stoppée et la poussée romaine est telle que les troupes des Alamans s’effondrent.
Les Alamans sont poursuivis par les unités légères romaines et subissent de lourdes pertes. La poursuite s’arrête au fleuve où des milliers d’Alamans se noient en essayant de traverser le Rhin. Le roi Chnodomar est capturé et envoyé à Rome où il finira ses jours.
Bilan humain de la bataille de Strasbourg
La bataille d’Argentoratum aura duré une demie journée, huit mille Alamans et deux cent quarante-trois Romains y perdent la vie. La Gaule est délivrée et Julien est considéré comme un véritable César.
Malgré ce déséquilibre des forces en présence, l’armée romaine remporte la victoire après une bataille lourde en pertes humaines. Les Alamans sont repoussés derrière le Rhin. Les années suivantes ont été consacrées au renforcement des garnisons sur le Rhin. Dès lors, Julien a été en mesure d’imposer son influence au-delà du Rhin, et des frontières de l’Empire, sur les tribus germaniques. Le César a su trouver les mots pour mobiliser de nouveau ses troupes.